Colloque

Keynote 1

Dr Maria Sheherazade Giudici (AA et RCA Londres) se consacrera aux changements sociaux qui accompagnent la croissance de la population, en mettant l'accent sur les besoins en matière de logement. 

Maria Shéhérazade Giudici est la fondatrice de la plateforme de recherche Black Square. Elle est responsable du programme d'histoire et de théorie de l'architecture au Royal College of Art et du programme de doctorat à l'Architectural Association, Londres. 

La forme d'une ligne 
Au cours du dernier millénaire, les zones d'habitation de l'Ouest se sont développées en négociant entre des intérêts privés et une conception de plus en plus sophistiquée de l'administration publique. La rue est peut-être le lieu où ce conflit s'est le plus clairement traduit en une question de conception. Tiraillée entre l'évolution des typologies de bâtiments et la volonté de créer des morphologies urbaines contrôlées, l'architecture de la rue est un indicateur de l'évolution des cultures architecturales.

La conférence reprendra des exemples importants de projets de rue et analysera comment l'évolution des relations entre l'économie et la politique a eu un impact sur la manière dont nous construisons et vivons notre monde. En fin de compte, nous nous demanderons s'il est possible aujourd'hui pour l'architecture de repenser la forme urbaine en tant que charnière entre l'objet et le territoire, le type et la morphologie, à une époque où ce fragile équilibre semble avoir été perdu - avec des conséquences écologiques et sociales dramatiques. 

Keynote 2

Le professeur Amy Thomas (TU Delft) traitera de l’environnement économique européen résultant de la croissance démographique ainsi que de son impact sur le monde du travail. 

Amy Thomas est professeur associé d'histoire de l'architecture et de la culture au département d'architecture de l'université technique de Delft (TU Delft), où elle étudie les relations entre le design, la vie sociale et la ville à tous les niveaux. Amy Thomas est titulaire d'un doctorat en histoire de l'architecture de la Bartlett School of Architecture de l'University College London (UCL). 

La transformation urbaine et le « problème des femmes » dans l'immobilier commercial 
Des universitaires et des praticiens féministes ont écrit de manière convaincante et passionnée sur la nécessité de stratégies inclusives et sensibles au genre pour assurer une croissance urbaine durable. Il existe également de nombreux travaux importants sur l'impact des inégalités de genre au sein des professions de l'architecture et de l'urbanisme sur le développement des villes et des bâtiments. Mais dans tout cela, très peu d'attention a été accordée au secteur qui est probablement le plus répandu et le plus puissant dans le développement urbain actuel : le secteur de l'immobilier commercial. Les femmes sont encore largement sous-représentées dans les métiers de l'immobilier. Compte tenu de l'étendue des tâches du secteur - conception, construction, financement, gestion et exploitation de tous types de biens immobiliers et fonciers - cette situation a un impact considérable sur la résilience de nos villes. 

Cet exposé se penchera sur l'impact historique et futur du déséquilibre entre les sexes dans le secteur de l'immobilier. Il se penche sur les tensions qui existent entre le développement axé sur le profit et les conceptions féministes de la croissance urbaine durable, et propose quelques directions pour la recherche et la pratique

Keynote 3

Le professeur Frédéric Bonnet (ISUP, USI-ARC) abordera de manière critique le rôle que devraient jouer les politiques d’aménagement et les réglementations urbaines dans la structuration du développement en Suisse et en Lombardie. 

Cofondateur d'Obras en 2003, Frédéric Bonnet enseigne à l'Accademia di architettura de Mendrisio depuis 2008 et à l'École Nationale Supérieure d'Architecture de Marne la Vallée depuis 2013. En 2014, il a reçu le Grand Prix de l'urbanisme. 

Planifier la croissance dans un monde frugal ? 
L’augmentation de la population est un des moteurs historiques de l’urbanisation, mais la situation est désormais paradoxale puisque qu’il faut penser une croissance effective dans un écosystème plus large où la sobriété et la limitation des ressources devrait guider chaque décision. L’extension urbaine et la spécialisation des territoires, et leur effet sur les réseaux d’infrastructures ne sont plus des solutions soutenables. Même en Suisse où la structure des transports publics est exceptionnelle, la démobilité, plus économe encore, devrait compléter l’efficacité remarquable des échanges pendulaires. Cela implique d’imaginer une mixité fonctionnelle bien plus intense, inventive sur plusieurs échelles, mieux ancrée sur le capital du déjà-là. Pour économiser les sols, préserver les ressources et se protéger de risques naturels accrus, il s’agit ainsi de rompre avec les logiques de ségrégation géographique des usages et aussi d’associer l’indispensable densité avec la présence multiscalaire des grands systèmes paysagers : la ville intense à quelques minutes des espaces naturels. 

C’est un défi spatial mais aussi social et démocratique, car cette transformation ne sera pas imaginable sans être acceptée et prise en charge par tous les acteurs du territoire, du citoyen à l’entreprise. Penser et évaluer ce qui est commun et bénéfique à tous au-delà des valeurs financières traditionnelles devrait transcender les politiques publiques et motiver les choix de planification, comme on peut le voir sur l’arc atlantique (en France) ou dans les grandes métropoles nordiques, et dans certains choix récents des politiques d’aménagement de la confédération. A l’échelle d’un pays, cette vision prospective est complexe, éminemment contextuelle, et ne conduit pas à un livre de recettes mais plutôt à une série de mises en perspectives et de pistes thématiques 

Table ronde

Une table ronde sera ensuite organisée sous la modération de prof. Jonathan Sergison (directeur de l'ISUP, USI-ARC) avec prof. Tom Avermaete, Regula Lüscher, Ludovica Molo et prof. Joao Nunes. 

Les questions suivantes structureront la discussion : 

• Quelle est la capacité d'une culture du bâti existante, y compris son patrimoine et ses acquis, à absorber raisonnablement une densité urbaine croissante ? 
• Comment la croissance démographique remet-elle en question ou modifie-t-elle le caractère et le rôle d'une culture du bâti établie ? 
• Quels sont les critères juridiques et les changements politiques nécessaires pour permettre le développement d'une culture du bâti ? 

Tom Avermaete est professeur d'histoire et de théorie de l'urbanisme à l'ETH Zurich depuis 2018. Ses recherches portent sur l'architecture de la ville et l'évolution des rôles, des approches et des outils des architectes et des urbanistes dans une perspective transculturelle. 

Regula Lüscher est ancienne directrice de la construction du Sénat et secrétaire d'État au développement urbain, Berlin, professeure honoraire à l'Université des arts de Berlin, membre de l'Académie des arts, Berlin, arch. dipl. ETH/BDA. 

Ludovica Molo est architecte et directrice de l'i2a istituto internazionale di architettura à Lugano. Elle est partenaire du studio we architects à Lugano qu'elle a fondé en 2010 avec Felix Wettstein. Ensemble, ils enseignent l'architecture et la structure dans le cadre du Master of Arts in Architecture à la Haute école de Lucerne - Technique & Architecture. 

João Nunes est professeur ordinaire à l'Accademia di architettura - USI, Mendrisio. En tant que fondateur et directeur international du studio PROAP, il coordonne ses activités de design, de conception et de création et définit la stratégie des processus de recherche. 

9.00

Café/Croissants

9.30

Ouverture de la deuxième partie de la conférence

Acceuil

• Gabriele Meucci, Consul général d'Italie
• Karin Valenzano Rossi, membre du conseil municipal et chef du département de la sécurité et des espaces urbains, ville de Lugano
• Martino Colombo, directeur du département du développement territorial et de la mobilité du Tessin

Visions territoriales

Discours

• Freek Persyn, architecte, cofondateur du bureau 51N4E, professeur ordinaire à la Faculté d'architecture, directeur de l'Institut d'études urbaines et paysagères
• Francesca Luisoni, vice-présidente de la ville de Mendrisio, commission des transports de la région du Mendrisiotto et du Bas-Ceresio
• Nicola Navone, vice-directeur de l'Archivio del Moderno, USI-ARC
• Nicola Klainguti, département territorial du canton du Tessin
• Discussion modérée par Matteo Moscatelle, architecte, professeur à l'école polytechnique de Milan, rédacteur Archi

Pause café

11.00

Key lecture 

• Tom Avermaete, professeur d'histoire et de théorie de l'urbanisme à l'ETH Zurich

Discours

• Ariane Widmer, urbaniste cantonale du canton de Genève, Fondation Culture du bâti Suisse
• Enrico Slongo, architecte de Ville de Fribourg, Fondation Culture du bâti Suisse
• Andrea Felicioni, directeur du département planification, environnement et mobilité de la ville de Lugano

Conclusion

• Carine Bachmann, directrice de l'Office fédéral de la culture
• Marina Carobbio Guscetti, conseillère d'État du canton du Tessin et directrice du département de l'éducation, de la culture et du sport
• Alex Farinelli, Nationalrat, conseiller national, comité pour les transports et les télécommunications CTT Ticino

• Questions de l'audience
• Clôture du colloque
• Transition vers la Biennale, avec Ludovica Molo, co-commissaire de la Biennale svizzera del territorio

Déjeuner 

dans le parc de la Villa Saroli